Il y a 10 ans, l’autoconsommation représentait une puissance de 1 MW en France. Ce chiffre a connu une progression fulgurante ces dernières années puisqu’elle représente aujourd’hui une production de 283 MW. 

Les panneaux solaires présentent un intérêt pour la production décarbonée d’électricité d’électricité qui n’est plus à prouver. 

Durant ces 10 années, le prix des cellules photovoltaïques a également baissé. Grâce à cette baisse et à une politique œuvrant pour le développement de l’autoconsommation, cette dernière est devenue une solution de production d’énergie rentable.

 

L’autoconsommation photovoltaïque en France

le photovoltaïque s’est beaucoup développée en France. Elle permet à tous ceux qui la choisissent – foyers et entreprises – de faire des économies d’énergie. Ce mode de production décentralisé est grandement mis en avant par le gouvernement. En effet,  la prime à l’autoconsommation ou les tarifs de rachats bloqués sur une période de 20 ans, ont encouragé les foyers à passer à ce mode de production d’énergie. Ce moyen de production concerne aujourd’hui plus de 70 000 installations toutes puissances confondues. C’est deux fois plus qu’en 2018. Mais cela n’est toujours pas suffisant. Elle ne représente que 3 % de la puissance du parc photovoltaïque Français. Cela s’explique notamment parce qu’une très grande partie des installations solaires en autoconsommation sont de faible puissance. Elles sont dimensionnées pour répondre aux besoins de foyers individuels.

L’autoconsommation résidentielle

Si l’on prend en compte tous les types d’installations photovoltaïques (autoconsommation partielle et totale + revente totale), le secteur résidentiel ne représente que 15% de la puissance raccordée. En revanche c’est à ce niveau là que l’autoconsommation est la plus développée. 

Selon le dernier rapport de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque en France, les installations résidentielle de ce type – celles qui comportent une puissance comprise entre 0 et 6 kWc – représentent une puissance cumulée de 220 MW. Ce chiffre correspond à 78 % de la capacité totale des installations en autoconsommation. Parmi ces installations, 70 000 d’entre elles sont raccordées, soit 97 %. Ce rapport ne prend pas en compte le segment de puissance 6 – 9 kWc, car il est comptabilisé  pour les installations résidentielles. 

Totale ou partielle ?

L’autoconsommation avec injection de surplus sur le réseau (partielle) est largement majoritaire. En effet, elle concerne 80 % des installations en autoconsommation. Il est beaucoup plus pratique de choisir ce mode de consommation. Il évite d’avoir à investir dans une batterie de stockage. La possibilité de passer aux énergies renouvelables en produisant sa propre électricité et en vendant le surplus produit sur le réseau séduit donc de plus en plus de citoyens. En 2019, une étude parue dans Le Parisien affirmait que 63 % des Français se disaient intéressés par le fait d’autoconsommer leur énergie.

L’avenir de l’autoconsommation en France

L’autoconsommation est aujourd’hui, et depuis quelques années, en plein développement. Cet essor devrait continuer dans les années à venir. La sensibilité des nouvelles générations pour la question du dérèglement climatique ainsi que l’attirance d’un nombre croissant de citoyens pour le local joue en sa faveur. Le gestionnaire du réseau électrique haute tension RTE (cité dans un rapport de France Stratégie de 2019) prévoit une hausse de l’autoconsommation durant la prochaine décennie. En 2030, ces installations pourraient donc atteindre les 4 millions. Elles représenteraient alors “10 GW de puissance installée” ce qui équivaut 7 à 8 % de la puissance renouvelable totale à cette date”. Malgré tout, l’autoconsommation devra faire face à des nombreux défis pour se développer.

La transformation du réseau électrique

L’autoconsommation présente aujourd’hui de nombreux avantages, qui expliquent son essor rapide auprès des particuliers, des entreprises et même des collectivités. Elle permet d’abord de produire sa propre électricité à partir d’une source renouvelable et inépuisable : le soleil. Cette démarche offre une plus grande autonomie énergétique, réduit la dépendance aux fournisseurs traditionnels et protège les ménages contre les fluctuations du prix de l’électricité. Elle constitue également un levier essentiel pour impliquer directement les citoyens dans la transition énergétique : chacun peut devenir acteur de la production locale d’énergie propre, ce qui contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la résilience des territoires.

Sur le plan économique, l’autoconsommation permet de réaliser des économies substantielles sur la facture électrique. Les technologies photovoltaïques devenant plus abordables, le retour sur investissement s’accélère, surtout lorsque l’électricité produite et consommée directement vient en substitution de l’électricité achetée sur le réseau. De plus, le surplus d’énergie peut être revendu ou partagé au sein de communautés énergétiques locales, renforçant encore l’intérêt financier et social de ce modèle.

Cependant, malgré ces atouts, l’autoconsommation soulève encore plusieurs questions techniques majeures, notamment en ce qui concerne le réseau de transport et de distribution de l’électricité. En effet, l’autoconsommation et la production photovoltaïque en général reposent sur une logique de décentralisation de la production, à l’opposé du modèle historique sur lequel les réseaux électriques français ont été construits. Traditionnellement, l’électricité était produite dans de grandes centrales, puis transportée sur de longues distances via un réseau hautement centralisé avant d’être distribuée aux consommateurs. L’essor massif de petites installations photovoltaïques, réparties sur tout le territoire, bouleverse profondément ce fonctionnement.

Pour que ces installations puissent injecter correctement leur surplus sur le réseau et être intégrées de manière sûre et efficace, il devient indispensable d’opérer d’importants aménagements techniques. Le réseau doit être capable de gérer un flux énergétique bidirectionnel, ce qui n’était pas sa vocation initiale. Cela implique notamment de renforcer et moderniser les infrastructures existantes, en particulier sur les niveaux de tension :

  • Moyenne Tension (MT) : pour assurer la stabilité locale du réseau, où la majorité des installations photovoltaïques sont raccordées.

  • Haute Tension (HT) : pour absorber les volumes plus importants produits par des installations collectives ou industrielles.

  • Très Haute Tension (THT) : afin de garantir le transport sécurisé de l’énergie excédentaire sur de longues distances et de prévenir les risques de saturation.

Ces renforcements permettront une meilleure intégration des installations photovoltaïques, limiteront les risques de congestion du réseau et assureront une gestion plus intelligente et plus flexible de l’électricité produite localement. À plus long terme, ils ouvriront la voie à un système énergétique plus résilient, plus décarboné et réellement adapté aux défis de la transition énergétique.

En définitive, si l’autoconsommation constitue une opportunité majeure pour transformer notre modèle énergétique, elle nécessite en parallèle une évolution structurelle profonde du réseau électrique pour accompagner efficacement cette révolution décentralisée.

Source : https://www.hellowatt.fr/

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