changement climatique, norme RE2020, transition écologique

La nouvelle norme RE2020, une nouvelle étape vers une future réglementation environnementale des bâtiments neufs plus ambitieuse contre le changement climatique

Avant la mise en place de la RE2020, la réglementation thermique applicable pour les projets de construction est la RT2012. 

À partir du 1er janvier 2021, de nouvelles mesures vont s’appliquer concernant la construction de bâtiments neufs. La nouvelle norme RE2020 a pour but de diminuer l’impact carbone de ces bâtiments et donc de lutter contre le changement climatique. Mais également de poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique.  De quoi rester bien au chaud en hiver, en limitant la consommation de chauffage, et ne pas souffrir des étés caniculaires. Elle met en œuvre le concept de bâtiment à énergie positive. 

Lutter contre le changement climatique

La France est supposée atteindre la neutralité carbone en 2050, tout comme le Royaume-Uni. Le respect des engagements pris dans la lutte contre le changement climatique a été réaffirmé dans la loi Énergie Climat. L’une des principales actions mises en place est d’agir sur les émissions des bâtiments. Cela concerne le secteur résidentiel autant que le secteur tertiaire qui, a eux deux,  représentent un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre. Trois priorités se dégagent donc de la future Réglementation environnementale : 

  • Diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs. Pour cela, il faut prendre en compte l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie. À partir de la construction. Cela permettra premièrement d’inciter à l’utilisation de modes de construction qui émettent peu de gaz à effet de serre ou qui permettent d’en stocker tels que le recours aux matériaux biosourcés. Dans un second temps, la consommation de sources d’énergie décarbonées sera encouragée, notamment la chaleur renouvelable.
  • Poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs. La réglementation ira au-delà de l’exigence de la réglementation actuelle. Elle insistera, en particulier, sur la performance de l’isolation quel que soit le mode de chauffage installé, grâce au renforcement de l’indicateur « de besoin bioclimatique ».
  • Garantir aux habitants que leur logement sera adapté aux conditions climatiques futures. Et ce, en introduisant un objectif de confort en été. Les bâtiments devront mieux résister aux épisodes de canicule. En effet, ils seront plus fréquents et intenses du fait du changement climatique.

Le début des simulation

Les Ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Ville et du Logement ont lancé une phase de simulation. Cette phase a permis d’éclairer les choix d’indicateurs et de niveaux de performance pertinents. Elle intervient suite à une phase d’expérimentation à travers la démarche E+/C- et une large concertation menée en 2019. Ce projet a été établi en copilotage avec le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Énergétique (CSCEE). 

Elle a été suivie, au printemps 2020, d’une nouvelle phase de concertation qui a analysé avec précision les effets de la RE2020. Cette analyse a été effectuée sur les matériaux, les modes constructifs et les filières du bâtiment. Cela permettra d’arrêter l’ensemble des paramètres et objectifs de la future réglementation. En particulier, un seuil d’émissions de CO2 pendant la vie du bâtiment sera défini et fixé à un niveau suffisamment ambitieux pour favoriser les énergies les moins carbonées.

Des paramètres de calculs ont été mis en place pour mener à bien cette nouvelle phase d’étude. Le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage a été déterminé par la méthode mensualisée par usage. Sa valeur a été actualisée à 79 g/kWh, dans le but d’être plus conforme à la réalité. Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 a également été utilisé. Il correspond à la valeur moyenne anticipée de ce coefficient au cours des 50 prochaines années. Il permet donc de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs.

RE 2020

La nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (la « RE2020 ») a été prévue par la loi Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique (ÉLAN). Elle entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2021 selon le site du ministère de la transition écologique. 

Elle s’appuie sur une transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques pour diminuer les émissions de carbone du bâtiment. Mais également pour réguler les coûts de construction et garantir la montée en compétence des professionnels. C’est son enjeu majeur. 

Cette nouvelle norme est ambitieuse et exigeante. Cependant, atteindre ces objectifs est essentiel : diminuer l’impact carbone des bâtiments, réduire les consommations d’énergie et mieux prendre en compte le confort d’été. C’est dans ce but que sa mise en œuvre continuera à se faire en concertation avec les acteurs du bâtiment et les filières industrielles.

La RE2020 (RT2020) prévoit de mettre en œuvre le concept de bâtiment à énergie positive au sein du Plan Bâtiment Durable. Aussi appelées BEPOS, ces réglementations seront des réglementations d’objectifs. Elles laisseront une liberté totale de conception. La seule contrainte sera de limiter la consommation d’énergie. Par bâtiments à énergie positive, on entend des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. 

LA PRÉPARATION DE LA RE2020 CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

La réalisation d’habitat à énergie positive inclut des éléments de production énergétique tels qu’une ventilation avec la récupération de chaleur sur l’air vicié, une isolation thermique renforcée, une captation efficace de l’énergie solaire de façon passive, des fenêtres de haute qualité, la limitation des consommations énergétiques des appareils ménagers, ou encore la récupération des eaux pluviales.

LES BÂTIMENTS À ÉNERGIE POSITIVE DÉJÀ EN PLACE

  • Le siège du Groupe JF Cesbron à Saint Sylvain d’Anjou. Il est doté de 401 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit, en façade sud et en verrière. Il fonctionne également grâce à deux pompes à chaleur thermodynamiques et une ventilation double-flux nocturne. Sa consommation énergétique est d’ailleurs inférieure aux exigences de la RT 2012 avec 34 kWh m²/an, au lieu de 50 kWh m²/an.
  • Le Green Office12. Il a été construit par Bouygues Immobilier. Il possède une surface de 23 300 m2 en bioclimatique à Meudon.C’est le premier grand bâtiment tertiaire à énergie positive en France. Il est doté d’une chaudière à cogénération biomasse et de 4000 m2 de panneaux photovoltaïques. 
  • Du côté des HLM, des logements sociaux construits à énergie positive ont été commandés par la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Ils représentent 1 435 m2 divisés en plusieurs appartements. Le toit sera intégralement source d’énergie, produisant électricité et chaleur.

ET ENSUITE? 

D’autres innovations sont prévues dans la construction des maisons. 

Le concept de vitrage chauffant va permettre une fonction 2 en 1. En effet, les fenêtres prendront également le rôle des radiateurs. Sa capacité d’isolation, avec seulement 7% de déperdition d’énergie, fait de lui un produit parfaitement adapté aux régions froides. 

L’autre avantage de ce dispositif tient dans la technologie à infrarouges. Puisque celle-ci ne produit pas d’air chaud, il n’y a aucun déplacement de poussière. Cela diminue également le risque d’humidité à l’intérieur de la maison. 

Concernant les murs, le bloc béton en pierre ponce est le matériau à utiliser. La roche volcanique est naturellement isolante et respectueuse de l’environnement puisqu’elle est 100% recyclable.