Le GIEC c’est quoi ?
Si vous ne connaissez pas le GIEC, c’est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cette organisation évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes et ses impacts. De plus, elle identifie les options possibles pour limiter le réchauffement climatique ainsi que la gravité de ses impacts. Elle œuvre notamment pour l’adaptation aux changements attendus. Le GIEC fournit des rapports réguliers qui mettent en avant un état des lieux des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat.
Elle a un rôle fondamental pour alerter les dirigeants et la société civile. En France, de nombreux scientifiques sont impliqués dans la recherche. Ces chercheurs contribuent à différentes phases d’élaboration des rapports du GIEC.
Le fonctionnement du GIEC
La gouvernance du GIEC est assurée de manière collective par les États membres. Ils acceptent les rapports au terme de réunions annuelles ou bisannuelles. La liaison permanente entre le GIEC et les États est assurée par un point focal national. En France, c’est l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) qui assure cette fonction depuis 2001.
Le GIEC a été créé en 1988 par l’OMM (Organisation météorologique mondiale) et le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement). Dans un premier temps, l’organisme est donc ouvert à tous les pays qui sont, membres de ces deux organisations. Actuellement, le GIEC compte 195 membres, soit presque la totalité des pays du monde. Il a trois missions principales :
- Évaluer de manière méthodique et objective, sans prendre de parti, les informations scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles en lien avec le changement climatique.
- Dégager les éléments qui relèvent d’un consensus de la communauté scientifique et identifier les limites dans les connaissances ou l’interprétation des résultats. La compréhension des fondements scientifiques du changement climatique provoqué par les activités humaines et l’homme en général doit permettre d’en établir les conséquences. Ainsi, des stratégies d’adaptation et d’atténuation peuvent être envisagées.
- C’est un lieu d’expertise collective qui a pour but de synthétiser les recherches menées dans des laboratoires du monde entier. L’organisme lui-même n’est ni un laboratoire, ni une structure qui finance ses propres recherches.
La structure du GIEC
Le GIEC est structuré à travers différents groupes. Il fonctionne sur la base d’une réunion plénière qui se réunit une ou deux fois par an et dans laquelle chaque membre dispose d’une voix. C’est l’Assemblée générale. Toutes les décisions, mis à part l’élection des membres du bureau, sont prises par les représentants des gouvernements, par consensus.
Il y a également le bureau. Il est composé 36 scientifiques élus par l’assemblée plénière dans le but de représenter les différentes disciplines et régions du monde. Les membres qui composent le bureau sont élus pour un cycle allant de 5 à 7 ans. Ce temps correspond à la durée de la mise en place d’un rapport d’évaluation.
L’expertise scientifique est conduite par trois groupes de travail et une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Le premier groupe de travail évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Le second s’occupe des questions concernant la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter. Quant au troisième groupe, il évalue les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou atténuer de toute autre manière les changements climatiques.
Le GIEC dispose aussi d’un secrétariat à Genève en Suisse, qui est hébergé par l’Organisation Météorologique Mondiale.
Les États-membres peuvent contribuer volontairement au budget annuel du GIEC qui est d’environ 6 millions d’euros.
La contribution de la France s’élève à 1 million d’euros et est alimentée par trois ministères : Transition écologique, Affaires étrangères, Recherche. Depuis 2016, la France finance aussi le fonctionnement de l’unité de support technique du groupe de travail 1.
Le secrétariat du GIEC est composé seulement d’une dizaine de permanents. Les groupes de travail sont composés de scientifiques s’engageant bénévolement comme experts (environ 8 mois d’équivalent temps plein répartis sur 3 ans).
Photo de Chokniti Khongchum provenant de Pexels